Numérique / Territoires

TRIP de printemps 2024 - L’IA dans (presque) tous ses états Avril 2024

Jumeau numérique de la Vendée pour la réalisation d’un cadastre solaire, pilotage d’une stratégie énergétique pour l’habitat social à Bordeaux Métropole, simulation de l’impact thermique pluriannuel des travaux de rénovations de bâtiments municipaux de Noisy-le-Grand et application mobile à base de vidéo pour améliorer la propreté urbaine à Metz sont des exemples « d’IA urbaines hybrides, politiques et complexes », selon la définition d’Hubert Beroche, fondateur du Think Tank Urban AI. 

A l’occasion du colloque TRIP d’automne, les quatre collectivités lauréates de la première vague « Démonstrateurs d’IA frugale au service de la transition écologique dans les territoires » (DIAT) ont exposé leurs projets, le 8 novembre dernier. Inscrites dans la Stratégie d’accélération sur l’IA de France 2030,  ces expériences naissantes ont été comparées à des initiatives internationales en un tour du monde d’une douzaine de villes (voir le verbatim intégral ci-dessous). 

Mutualisation, simulation, démythification

« C’est vraiment ce programme PCRS (Plan Corps de Rue Simplifié) dès 2015, production 2018, qui nous a amené à raisonner sur un jumeau numérique. Quand nous disposons d’une masse de données aussi importante, nous raisonnons forcément intelligence artificielle », a rappelé Cédric Seigneuret, directeur de Vendée Numérique, à propos de la réalisation de son cadastre solaire.

A Bordeaux Métropole, « ce n’est pas un jumeau numérique du bâtiment lui-même, mais plutôt un jumeau numérique de l’enveloppe énergétique du bâtiment (…) pour développer un logiciel qui s’appuie sur des techniques de l’intelligence artificielle, notamment les réseaux de neurones. Que va faire ce logiciel ? Il va, en s’appuyant sur le jumeau numérique, calculer les différentes rénovations possibles et nous donner de façon fiable le gain énergétique pour chacun de ces travaux. », a expliqué Christophe Trouillet, Directeur Aménagement numérique du Territoire de la métropole.

« Nous parlons de 220 000 m2 de patrimoine répartis sur 200 bâtiments. (…) Le choix que nous avons fait c’est de faire l’instrumentation sur 40 d’entre eux et d’utiliser l’IA pour essayer de projeter les résultats obtenus sur la totalité de notre patrimoine. L’apport de l’IA dans cette première phase est vraiment d’essayer d’éviter de mettre des capteurs partout mais plutôt de générer des familles d’ouvrage et d’appliquer des lois d’usage sur ces familles d’ouvrage », a détaillé Johan Catouillard, DGA sécurité civile, patrimoine bâti, systèmes d'information et moyens matériels de la ville de Noisy-le-Grand.

Souveraineté, frugalité, responsabilité

A Metz, la « solution consiste tout simplement à filmer l’espace public, sous un certain angle en mobilité douce (piétons, véhicules, vélos…) ce qui va nous permettre de détecter les déchets, de les caractériser, de les géocaliser. L’objectif fixé est la frugalité du système. Sa particularité est qu’il puisse fonctionner sur un smartphone d’entrée de gamme: il n’est pas nécessaire d’avoir une IA embarquée, très consommatrice d’énergie », a exposé Régis Gabriel, Chef de service Qualité et développement, Pôle Propreté Urbaine messine. 

Ce regard vers notre futur proche était placé sous le triple prisme de l’IA, de l’intelligence collective et d’un numérique responsable. Souveraineté territoriale, frugalité de la data, protection des données personnelles et retour sur investissement ont évidemment été abordés au bénéfice d’une amélioration du fonctionnement des collectivités. « Je crois qu’il y a peut-être un renouveau qui est en train de se faire, avec une autre vision (que celle des smart cities), plus instrumentale de l’IA, et non plus techno solutionniste », a conclu Hubert Beroche.

A l’occasion du colloque TRIP de printemps, l’Avicca propose une table ronde pour prolonger ces débats et retours d’expériences des usages de l’IA dans les collectivités notamment au sujet de compétences partagées telles que la cybersécurité, l’éducation, la gestion des données et des télécoms. 

Rendez-vous le 29 mai prochain à 14 h !