Quand j'avais cinq ans... Juin 2004
Cinq ans pour éteindre l'analogique, après le démarrage de la TNT, c'est l'objectif fixé par la loi sur les communications électroniques (article 127). Toutefois, conscient de l'énormité de cette assertion, le législateur a prévu que cette extinction était sous réserve d'un constat par le CSA ''de la couverture du territoire par ce mode de diffusion, de la pertinence des choix technologiques, de l'information appropriée du public et de l'équipement des foyers pour ce mode de réception''. Or, rien n'est prévu pour aller desservir les 15 à 20 % de la population qui ne seront pas desservis depuis les 110 sites planifiés que devront obligatoirement desservir les éditeurs de chaîne. Economiquement, la TNT n'y sera pas rentable... sauf investissement par les collectivités; le CSA s'est publiquement félicité que la TNT ne coûte rien à l'Etat, mais l'Etat ne s'occupe plus de la couverture du territoire.
Autre possibilité : laisser au satellite le soin de couvrir les zones peu denses. Pour cela, il faudrait que se développe une offre de satellite gratuit. Même pour les zones couvertes, cette hypothèse d'arrêt est sujette à interrogation, car elle dépend de la pénétration de la TNT, et donc de la résolution de nombreux problèmes : viabilité des nouveaux entrants, financement des travaux d'adaptation sur les antennes, etc. Et surtout, TF1 et M6 feront tout pour bloquer, au plan juridique, commercial, et déploiement de stratégies alternatives sur TPS et TPSL.
Quant au service public national, faute de moyens financiers, il ne sera pas moteur de ce changement. Dire que l'arrêt se produira en 2010 n'est donc qu'une annonce destinée à accélérer le processus.