FTTH : toujours pas en phase industrielle Septembre 2011
Une fois de plus les chiffres sortent et ils sont décevants. Il n'y a même pas un frémissement dans la construction des prises FTTH, au deuxième trimestre 2011. Le rythme annuel (300.000 logements rendus "raccordables") emmène toujours sur un horizon d'un siècle pour faire basculer la France au Très haut débit, alors qu'il s'agit de construire dans les zones les plus denses ! La pente de la courbe de progression reste toujours aussi faible. Ainsi que le constatait l'ARCEP cet été dans le règlement de différend entre Free et France Telecom : nous ne sommes toujours pas rentrés dans une phase industrielle.
On pourra toujours se consoler en considérant la progression de la mutualisation effective (accords signés + arrivée d'au moins un autre opérateur pour collecter l'immeuble). Avec 28%, le verre est au quart plein, 18 mois après la décision de l'ARCEP sur la mutualisation en zone très dense. Il est vrai que les opérateurs déploient plus d'énergie à se mettre des bâtons dans les roues les uns les autres qu'à ouvrir réciproquement leurs réseaux, ce que montrent parfaitement les règlements de différends. Leur résolution cet été n'est que partielle, puisque la question des tarifs n'a pas été tranchée, mais elle devrait donner un coup de pouce à cette mutualisation.
Même déception du côté du nombre d'abonnements, qui augmente de 20.000 dans le trimestre, pour s'établir à 155.000. Free annonce qu'il vise 100.000 abonnés à la fin 2011, cela supposerait qu'il enclenche une politique de basculement de ses abonnés en cuivre.
Côté câble, l'ARCEP officialise pour la première fois certains chiffres, en indiquant que le nombre de foyers éligibles est "environ" de 3.000.000 en zone très dense et 1.200.000 en zone moins dense. Pour les abonnements non plus, pas de point d'inflexion visible, mais on peut relever que la croissance annuelle du parc en haut et très haut débit du câble (de l'ordre de 13/14%, si l'on extrait par estimation les chiffres du satellite, BLR et Wifi), est supérieure à celle du total des abonnements au haut et très haut débit (8%). Les actionnaires actuels de Numericable viennent d'obtenir un répit financier en obtenant de repousser de grosses échéances de remboursement (au prix d'une augmentation des taux d'intérêt), à eux de mettre à profit ce délai pour faire sortir le câble de sa position encore assez marginale dans les abonnements. Ils ont aussi du répit du côté des opérateurs ADSL !
Voir les tableaux de bord de l'ARCEP :
- sur le marché de détail
- sur le marché de gros.