Numérique / Territoires

TRIP de Printemps 2019 : les points forts Juin 2019

Beau printemps pour cette édition 2019 du TRIP de l’Avicca : plus de 600 participants sur deux jours rythmés par plusieurs tribunes, tables rondes et ateliers en phase avec une actualité chargée.
Que peut-on retenir, avant les actes exhaustifs (en cours de rédaction) et pour compléter les présentations en ligne.

  • Patrick Chaize, président de l’Avicca, a introduit le colloque en demandant la réouverture du guichet... suspendu comme l’a expliqué le ministre Julien Denormandie, afin de « donner une chance aux AMEL » (3 validés sur sept à date) jusqu’au 15 juin 2019, date butoir après laquelle toute demande sera irrecevable.
  • Un des principaux enseignements du septième Observatoire du très haut débit réalisé par InfraNum en partenariat avec l’Avicca, la Banque des territoires et le CGET concerne l'écosystème du FttH, qui assure pouvoir être au rendez-vous des objectifs gouvernementaux de couverture du territoire à fin 2022. Le rythme de croisière évalué à 4 millions de prises FttH à déployer chaque année d’ici 2022 implique toutefois de franchir un cap important en termes de capacité de déploiement, ce qui nécessite l’industrialisation de nombreux processus. L'autre annonce de cet observatoire et des débats qui s'en sont suivis tient en un premier chiffrage du reste à faire, avec une attente d'une participation de l'Etat limité à 800 millions d’euros au maximum (soit moitié moins que ce que l'Etat avait prévu à l'été 2017), afin de réaliser l’objectif du tout fibre en 2025. Un bémol toutefois lors de cette séquence : le marché professionnel, dont la dynamique concurrentielle ne décolle par, menaçant chaque jour un peu plus la transformation numérique de nos entreprises et de nos administrations.
  • Stéphane Richard, Président d’Orange a livré sa vision de l’impact de la transformation numérique sur nos sociétés, sur le new deal et la 5G et sur l’engagement du groupe pour répondre au chantier démiurgique du fibrage des territoires, dans le respect des engagements, rassurant au passage les collectivités sur les velléités prêtées quant à l’abandon de ses missions sur le réseau cuivre. Lequel réseau cuivre doit entamer sa transition vers le tout fibre : « Cela n’a pas de sens d’imaginer dans dix ans un réseau de fibre optique extrêmement bien réparti sur le territoire et un réseau cuivre qui aura dépassé les 40 ans ».
  • Du côté du marché pro, Nantes Métropole chiffres à l’appui a démontré qu’un réseau dédié public, neutre, ouvert et mutualisable, avait toute sa place y compris en ZTD et en zone AMII. Preuve s'il en était que la concurrence sur ce marché (64 opérateurs présents à Nantes Métropole) et la transformation numérique de nos entreprises sont possibles. Et lorsqu'il n'y a pas de RIP, Kosc nous a montré que l'appétence était la même, mais que la mise en oeuvre était toujours très difficile, le duopole faisant de la résistance. Laurent Silvestri, Président du CDRT (Club des Dirigeants Réseaux et Télécoms) n'a pas dit autre chose, en insistant sur les besoins des près de 1500 prestataires de services aux entreprises qui assurent, au quotidien et dans les territoires, la transformation numérique de nos PME et TPE.
  • En écho à l'Observatoire du très haut débit, un des objectifs de la table ronde consacrée aux sujets opérationnels était d’apporter un éclairage sur les processus et les réflexions relatives à leur optimisation. La DGE a présenté un vade-mecum permettant d’homogénéiser les interprétations des dispositions de la loi ELAN pour accélérer le déploiement des réseaux le CEREMA est intervenu pour faire un focus spécifique sur le sujet de l’élagage. Le groupe interop’fibre est venu présenter les solutions à disposition des opérateurs permettant d’exploiter des prises en l’absence d’hexaclé. En précisant que les actions de nommage et de numérotation doivent être néanmoins poursuivies.
  • Dans une séance de questions/réponses jusque-là encore inédite tant dans sa configuration que dans son pilotage par le Président de l’Avicca Patrick Chaize, Sébastien Soriano Président de l’Arcep a rappelé la dynamique d’investissement dans le secteur des télécoms, l’engagement fort des opérateurs privés (fixe : AMII, AMEL ; mobile) mais aussi son rôle de régulateur et de gendarme. Il a répondu à la problématique des raccordements longs, s’est exprimé sur la tarification des RIP et le renouvellement des IRU, le marché pro qu’il ne souhaite pas mettre en coupe réglée, mais voir plus animé et non-discriminant dans son accès. Face à la demande de l’Avicca de la réintégrer aux réunions multilatérales de l'Arcep sur l'offre GC-BLO, Sébastien Soriano a sorti son joker. Il a aussi assuré de la vigilance de l’Arcep quant au réseau cuivre d’Orange. Concernant la couverture 4G, sa préoccupation porte sur les offres indoor et sur le manque d’information dans lequel sont tenus les élus par les opérateurs sur la situation du réseau. Il a aussi souligné que l’itinérance (dans le cadre d’abonnements multi-opérateurs) dégrade la qualité de service, génère des zones grises et n'est pas au final une si bonne chose pour les territoires. Pour autant, la mutualisation sur certaines zones très rurales méritent un intérêt certain. Et de répondre sur la 5G, pour conclure cet échange, par la nécessite d’une montée en puissance progressive pour éviter un new New Deal dans un contexte de définition d’enchères encore en réflexion.
  • L’intérêt des adhérents est désormais bien ancré pour le numérique éducatif, rythmé par une table ronde plénière dans laquelle plusieurs collectivités territoriales ont partagé leurs retours sur leurs politiques d’équipement, alors que les évaluations du ministère sur le plan d’équipement en tablettes dès 2020 sont toujours attendues... et par un parcours numérique « Régions » et « Départements » dont les échanges relatifs au pilotage de la compétence partagée entre collectivités et ministère ont dégagé deux types de politique en termes d’équipement et de gestion du numérique éducatif : opter pour une reprise dans la continuité des actifs légués par les académies ou s’affranchir des cadres et contraintes de l’institution pour changer de modèle, à l’instar de la Meurthe-et-Moselle qui laisse les droits d’administration des machines des collèges aux enseignants.
  • De la mutualisation (ou pas ?) des réseaux pour l’internet des objets à la disponibilité (ou pas ?) des données des projets smart, le parcours Territoires intelligents a démultiplié son audience, passant d’une douzaine à plus d’une trentaine de participants en atelier, et dépassant la centaine lors de la table ronde de conclusion. Résultat du partenariat engagé entre le CEREMA et l’Avicca, il reste à enrichir la carte de France des usages et thématiques de l’IoT pour montrer que les technologies ne sont plus seulement dans les métropoles pionnières mais essaiment déjà dans tous types de collectivités et sur tous les territoires.
  • Déployer le FttH c'est bien, convaincre entreprises et particuliers de s'y abonner c'est mieux. L'atelier des communicants des RIP a pris un angle "marketing" pour partager des outils et stratégies de commercialisation de la fibre. Dans la boîte à (bonnes) idées : des films, des spots radio et des affichettes au ton plutôt décalé, des actions de terrain en partenariat avec les chambres consulaires et un discours mettant en avant le confort plus que la technologie.