Téléphone, internet, câble Septembre 2002
L'abonnement résidentiel a augmenté de 0,45 EUROS, alors qu'il représentait déjà la moitié de la facture téléphonique des ménages... Selon « Les Echos » du 19 juillet, « France Télécom a apparemment fait accepter cette hausse par l'Autorité de régulation des télécoms en échange d'une baisse de son offre d'accès à internet rapide destinée aux autres opérateurs téléphoniques ». En tout cas les deux dossiers se sont débloqués en même temps... Autrement dit, tout le monde paye à France Télécom (la bagatelle de 180 millions d'euros par an) pour que les opérateurs alternatifs puissent développer leurs offres haut-débit ! Enfin, non, pas tout à fait tout le monde, ni les 60 000 foyers abonnés au téléphone par le câble, ni les clients des lignes dégroupées, au nombre de ...756.
Ce schéma n'est pas nouveau : il avait servi pour le financement du téléphone mobile à son démarrage, en jouant sur les coûts d'interconnexion. C'est assez injuste (les ménages qui n'ont pas internet doivent ils participer au financement du haut débit ?). Mais c'est efficace économiquement, en diluant la ponction sur les grands flux existants, et en espérant un bénéfice partagé à moyen terme.
Les opérateurs de réseaux câblés demandent à pouvoir jouer sur la même mécanique (coûts d'interconnexion) pour la téléphonie classique : ils doivent amortir de nouveaux réseaux, alors que ceux de France Télécom le sont déjà. Sans cela, le démarrage du téléphone sur le câble est compromis.
Aujourd'hui, seul UPC, en France, s'est lancée dans une offre de téléphonie. NTL avait renoncé il y a un an, et Noos, qui devait commercialiser la téléphonie sur IP en Ile-de -France à l'automne, a différé ses projets (également pour des raisons liées à l'insuffisante maturité technique de la téléphonie sur IP pour le grand public).
La réponse, favorable ou non, à cette demande, sera aussi un test du soutien effectif de l'ART au développement d'une concurrence, et à son soutien au rôle du câble dans les télécoms.