Réseaux numériques sabotés : l’urgence d’une résilience mieux coordonnée Juillet 2024
La résilience de nos réseaux n’est pas un jeu mais bel et bien un enjeu prioritaire pour nos territoires, nos services publics et l’ensemble des Français.
Après avoir ciblé des noeuds ferroviaires vendredi 26 juillet, plusieurs noeuds de communication des réseaux télécoms en fibre optique ont fait l’objet d’une attaque conséquente - et probablement coordonnée - durant la nuit de dimanche à lundi 29 juillet 2024, et dans au moins six départements (voir ci-dessous). Malgré la redondance de ces autoroutes de l’information, un certain nombre de conséquences se sont fait immédiatement sentir chez plusieurs opérateurs : lignes téléphoniques fixe et mobile sans réponse, délais d’acheminement des courriels, ralentissement de l’affichage des sites web, etc.
Au-delà de condamner de telles exactions, et de s’inquiéter du risque de répétition en fonction des événements internationaux (d’autres sabotages avaient déjà eu lieu en 2022), l’Avicca ne peut que réclamer - à nouveau et cette fois-ci avec la force de l’évidence - la mise en place d’un cadre strict concourant à une meilleure résilience de ces réseaux essentiels de nos vies économiques, démocratiques et sociales. La fragilité que ces attaques révèlent, après la panne informatique mondiale subie la semaine dernière, exige une réflexion et un plan d’action d’ensemble, coordonné et d’envergure, pour minimiser de tels risques.
Dans un tel contexte, l’Avicca demande que les autorités publiques, gouvernementales et parlementaires au premier chef, s’engagent dans une action collective pour fournir aux acteurs de la résilience, notamment opérateurs et collectivités, un cadre stable, ambitieux et prospectif afin de mieux surmonter les prochains incidents d’ampleur. L’Avicca a déjà présenté, avec la fédération des professionnels de la filière InfraNum, des propositions concrètes dans le cadre du projet « France Numérique 2030 ». Elle appelle aussi à surmonter les divergences de la nouvelle Assemblée nationale pour permettre l’adoption au plus vite des directives sur la cybersécurité (dite NIS 2) qui devraient être transposées avant le 18 octobre prochain.
L’Avicca remercie enfin les équipes d’exploitation des opérateurs tant ferroviaires que de télécommunications pour leur implication dans la réparation rapide des réseaux. Ces incidents répétés confortent l’Avicca dans son analyse de la nécessité de mettre en place les conditions d’une maintenance efficace, pérenne, au plus près de tous les territoires, et donc bénéficiant des moyens humains et financiers suffisants à cet effet… Les RIP, mis en place sous la houlette des collectivités territoriales, sont clairement un maillon fort de cette chaine de résilience numérique.
Nos sociétés ne peuvent plus subir comme des colosses aux pieds d’argile (ou plutôt de silicium) ! L’Avicca ne cessera pas d’alerter sur l’objectif d’une meilleure résilience coordonnée de nos réseaux numériques autant qu’il sera nécessaire.
Après un premier tour des départements visés, il n’y aurait pas trop de dégâts à déplorer parmi les réseaux d’initiative publique, membres de l’Avicca
- Côté ADN le RIP est épargné, Axione reste en vigilance car l’opérateur estime que le RIP n'est pas complètement à l’abri. Le Syndicat Mixte compte préparer des QAG sur la constitution d’autorités organisatrices locales mieux armées pour résoudre ce type de problèmes, à l’avenir.
- Dans l'Hérault : pas de sorties du RIP sur Montpellier mais la zone AMII est touchée. Quelques tronçons du RIP 1G ont été impactés également, mais la sécurisation du réseau a permis de maintenir le service.
- Dans l’Aude : aucune conséquence signalée.
- La Meuse est la plus impactée, avec 4 NRO du réseau Losange endommagés. Le département est contraint d’attendre la réparation de l'opérateur tiers qui ne pourra intervenir qu’après l’enquête de police. 1600 particuliers et 50 entreprises seraient concernés.
- Dans le Vaucluse, aucun impact sur la zone RIP, seule la zone privée est touchée.
- Du côté de la Marne, le Conseil départemental est concerné pour ses besoins internes (FAI Adista et téléphonie coupée).