Numérique / Territoires

Réseau de collecte et FTTH : l'exemple de la Manche Novembre 2007

Le 30 octobre 2007, un avenant a été signé entre le Syndicat mixte « Manche Numérique » et son délégataire « Manche Télécom », pour le lancement d'un plan de déploiement du très haut débit (FTTH). Le coût limite d'intervention annoncé est supérieur au coûts annoncés par les opérateurs agissant dans le cadre de la seule intervention privée : 450 € par prise au lieu de 300 €. Cela permet de rendre plus de logements et d'entreprises éligibles.

Ce projet illustre bien le fait que l'existence d'un réseau de collecte est une base essentielle au déploiement de réseaux FTTH. En effet, dans le cadre de la DSP de la Manche, un investissement important (4 M€) était prévu pour la réalisation de réseaux de collecte, de forte capillarité et raccordés aux backbones nationaux, sur les agglomérations de Cherbourg (70 Km de réseau) et de Saint-Lô (20 Km de réseau). Le délégataire se trouve donc dans une situation où seule la jonction entre le réseau de collecte et l'abonné est à réaliser. De plus, contrairement à la stratégie de déploiement d'un opérateur privé, dont la limite d'investissement est directement liée à sa part de marché sur le territoire concerné, le délégataire investit pour un potentiel global, espérant ainsi attirer au moins deux opérateurs.

Déploiement :

Ce déploiement sera réalisé en deux phases :

  • déploiement de 26 000 prises FTTH sur les deux agglomérations précitées, d'ici le 1er septembre 2009 (fibre disponible et recettes réalisées). Cette première phase doit permettre de rendre éligible au très haut débit, la moitié de la population de ces deux agglomérations ;
  • déploiement complémentaire, sur toute poche de plus de 8000 habitants, dès lors que les trois conditions suivantes sont réunies :
    • coût de déploiement inférieur à 450 € (HT) par prise ;
    • engagement de la part de deux opérateurs FTTH ;
    • regroupement d'au moins 4000 prises au NRO.

L'ensemble des investissements est assuré par Manche Télécom, sans subvention publique. Les infrastructures ainsi déployées, comme celles créées dans le cadre de la DSP initiale, resteront propriété de la collectivité à l'issue de la DSP (notion de biens de retours).

Accompagnement de la collectivité :

Afin de favoriser ce déploiement et dans le but de conjuguer l'action privée et l'action publique, un certain nombre d'actions ont été entreprises par la collectivité :

  • un dialogue avec les bailleurs sociaux des territoires concernés a été engagé, afin d'obtenir les autorisations pour les opérateurs d'équiper les logements collectifs ou individuels ;
  • une campagne de sensibilisation a été menée auprès des principaux acteurs du domaine (publics et privés) sur les actions à mener pour baisser les coûts de génie civil : pose de fourreaux par anticipation, utilisation de techniques de génie civil allégé, etc .... Voir le compte-rendu du séminaire «Travaux = fourreaux !» organisé le 18 octobre à Granville.

Architecture :

D'un point de vue technique, l'architecture choisie est la plus neutre possible, de manière à favoriser l'accès de ces réseaux à l'ensemble des opérateurs ; il s'agit donc de réseaux « point à point », ouverts à la technologie « PON ».

Catalogue de services :

Le catalogue de service est basé sur le principe de l'accès à une plaque (unité associé au NRO, soit un minimum de 4000 prises) associé à des prestations de câblage (raccordement du client final et brassage optique au NRO) et d'exploitation (ramenées à la prise). Un service d'hébergement est également proposé.

Conclusion :

Si l'orientation initiale de la DSP de la Manche concernait la couverture des zones blanches, les zones d'activité et le dégroupage, il s'agit bel et bien, pour la collectivité, d'amorcer le tournant du très haut débit en équipant de réseaux FTTH, les deux principales agglomérations du département. Cette action illustre parfaitement le tournant auquel nous assistons aujourd'hui, en effet, complémentairement aux annonces et déploiements effectuées par les opérateurs privés, le raccordement de type FTTB / FTTH sur certaines zones devient une composante de plus en plus fréquente des nouveaux projets de ROIP

  • PON pour les entreprises (Sicoval, réseau Sequantic du Sipperec, CU Nancy...) ou les particuliers (réseau Opalys du Sipperec) ;
  • Point à point compatibles PON sur une partie du territoire (ZAC nouvelles de Rennes Métropole, logements sociaux hors périmètre câble au Grand Angoulême, plaques urbaines de Manche Numérique, projet Debitex sur les opérations en rénovation urbaine, projet du CG des Hauts-de-Seine...).