Le lancement du réseau "très haut débit" du Grand Angoulême confirme le rôle des collectivités Décembre 2006
Depuis plusieurs années, des collectivités préparent le terrain pour l'arrivée du “très haut débit” en construisant des réseaux de collecte en fibres optiques, qui organisent un maillage des principaux points de leurs territoires, et en les reliant aux grandes artères nationales et internationales. Plus de 85 collectivités sont aujourd'hui impliquées sur ces réalisations.
Ces nouveaux réseaux commencent aussi à fibrer la partie “desserte” vers les plus gros utilisateurs : entreprises, services publics (hôpitaux, lycées et collèges, centres de recherches et universités, administrations...). Ainsi les 66 réseaux les plus avancés couvrent 1.896 zones d'activités et plus de 4.000 bâtiments publics.
Le montant engagé sur ces projets, correspondant au financement public et privé, est voisin de 1,3 milliards d'euros, à comparer aux annonces faites par les opérateurs privés sur leurs projets de déploiement très haut débit.
Cette évolution concerne de plus en plus le grand public. L'évolution des usages nécessite davantage de débit en voie descendante et remontante : multi équipement en téléviseurs et ordinateurs, haute définition, numérisation de la photo et de la vidéo, blogs, téléchargements et échanges de fichiers, sauvegarde des données personnelles...
Le réseau qui va être construit pour le Grand Angoulême a ainsi une composante en fibres jusqu'à l'abonné pour des logements, notamment dans le parc social. En plus de la dimension classique de développement économique et services publics, il est emblématique de la maturation des besoins et des offres des opérateurs sur le grand public.
L'implication des collectivités permet un libre choix pour les utilisateurs en termes de service, de qualité et de prix : tous les opérateurs peuvent offrir leurs services sur ces réseaux. Ce type d'action permet une extension graduelle et péréquée de la couverture territoriale, en plus des seules zones immédiatement rentables, et rend inutile les interrogations sur les possibilités ou non de “réguler la fibre” pour éviter la constitution de monopoles de fait d'un opérateur.
Martial GABILLARD
Président de l'AVICCA