Numérique / Territoires

L'Australie abandonne le VDSL pour la fibre, Singapour et la Grèce lancent leur réseau public FTTH/FTTB Août 2009

Le mouvement vers le très haut débit est international, mais les choix nationaux pour réaliser cette étape sont très différents.

Certains pays ont choisi une forme de "vacances de régulation" en laissant faire leurs opérateurs historiques (Japon avec NTT, Etats Unis avec les opérateurs de télécoms et de câble en concurrence). L'Europe mise plus sur une concurrence entre opérateurs privés, par les infrastructures, mais régulée : obligations de mutualisation et d'ouverture, taux de rémunération incitatif etc.

Quelques pays ont fait le choix d'une infrastructure publique nationale, en réseau ouvert (open access). Après tout, si en France par exemple le haut débit a réussi, c'est grâce à une compétition régulée entre opérateurs, mais sur la base d’une infrastructure établie par la puissance publique, couvrant le territoire, homogène (sauf les multiplexeurs..), péréquée financièrement. Et il a fallu que les collectivités et leurs partenaires interviennent pour étendre la concurrence par des infrastructures ouvertes. Pourquoi ne pas s'inspirer de ce modèle ?

La situation concurrentielle n'était pas très bonne en Australie : l'opérateur historique Telstra détient à la fois le réseau téléphonique et le réseau câblé, le plus grand réseau mobile et la moitié de Foxtel, détenteur des droits audiovisuels premium... Le gouvernement avait lancé initialement un plan basé sur le VDSL, pour assurer au moins 12 Mbits/s à 98% de la population. L'appel d'offres a été déclaré infructueux le 7 avril 2009, et a décidé de lancer un réseau en fibre optique FTTH/FTTB, en open access, pour couvrir 90% de la population. Pour le reste, des solutions sans fil ou satellitaires seront mises en oeuvre. D'un coût de 25 milliards d'euros sur 8 ans, plus 145 millions d'euros à court terme pour améliorer la collecte régionale, il doit s'accompagner d'une réforme de la régulation. Le secteur privé pourra en détenir 49%, les collectivités pourront participer au capital. A terme, la participation publique au capital pourrait être diminuée.

A Singapour, la construction d'un réseau en FTTH/FTTB, avec une séparation entre le passif et l'activation, a été confiée à un consortium mené par Axia. Il va couvrir 1,2 millions de foyers et 150 000 entreprises.

Plus près de nous, la Grèce, très en retard sur le haut débit, a ainsi déposé un projet de loi le 5 août 2009 en vue de construire un réseau FTTH et FTTB sur 54 villes. Deux millions de foyers et d'entreprises y seront raccordables. Le coût est estimé à 2,1 milliards d'euros, dont 700 millions de subventions, pour une durée de construction de 7 ans.

Pour le moment aucun autre pays européen n'a annoncé un tel plan. Par contre les initiatives des collectivités ou des "utilities" se multiplient.