Numérique / Territoires

La nécessité d'un plan d'ensemble pour fibrer la France commence à être affirmée au niveau gouvernemental Septembre 2009

“S’il y a de l’argent pour les infrastructures, le très haut débit en bénéficiera”. Dans une savante répartition des rôles, Alain Juppé a soufflé le chaud et Michel Rocard le froid pour l’utilisation éventuelle du grand emprunt au bénéfice de la fibre optique au cours du séminaire organisé par le gouvernement. Si le FTTH fait partie des arbitrages d’emploi de cet emprunt, il faudra que l’argent soit affecté à un véhicule dédié et non pas entré dans le budget de l’Etat, et il ne s’agira en aucun cas d’une opération renouvelable dans les prochaines années. Bref, il ne s’agit pas d’alimenter en une fois le fonds d’aide à l’aménagement numérique qui s’esquisse, et encore moins de financer les 40 milliards de déploiement du réseau français, mais de voir si cet argent peut avoir un “effet de levier” pour déployer les réseaux.

La Caisse des dépôts a fait part des difficultés à monter le consortium (FT/SFR/Free/CDC, ou au moins SFR/Free/CDC) qui pourrait fibrer la “zone 2”, c’est à dire la zone où un réseau peut être rentable s’il est mutualisé entre les opérateurs (pour mémoire, la “zone 1” est la zone de concurrence par les infrastructures délimitée par l’Arcep, soit environ 5 millions de foyers, et la “zone 3” nécessite des subventions). Néanmoins les échanges se poursuivent pour tenter de monter ce consortium. Ceci n’exclurait pas l’existence de réseaux d’initiative publique sur les zones 2 et 3.

La fédération française des Télécoms (opérateurs, sauf Free) a plaidé pour des subventions alimentant un réseau national qui pousserait la fibre jusqu’aux répartiteurs qui en sont dépourvus, voire certains sous-répartiteurs. Mais quid alors des réseaux de collecte d’initiative publique locale ?

Le Ministre chargé de l’aménagement du territoire a fortement réaffirmé son souhait de trouver des solutions pour l’ensemble de la France. Au total, c’était la première fois qu’un débat public au plus haut niveau gouvernemental posait clairement le problème d’une généralisation du très haut débit. Si les solutions n’ont pas été données, on peut dire que les idées progressent, et que l’on ne s’en tient pas aux 512 ko du plan France Numérique 2012.