Numérique / Territoires

KA Sat met les limitations de volume d'échanges entre parenthèses : une démarche à risques Juillet 2012

Le satellite ne décolle pas. Malgré les améliorations réelles apportées par la nouvelle génération, les ventes restent à un niveau faible, peut-être à cause de la mauvaise image des générations précédentes, ce qui pousse Eutelsat à lancer plusieurs actions :

  • demandes aux collectivités de participer au financement du kit satellite
  • programme de formation de mille antennistes
  • lancement d’un produit d’appel dont le prix de vente conseillé sera de 19,90 €/mois pour un débit descendant de 2 Mbits/s
  • augmentation des débits max (2 / 8 /12 / 18 Mbits en descendant, suivant les classes de tarifs conseillés de 19,90 à 54,90€/mois )

On ne peut que se réjouir d’une diminution des tarifs et d’une augmentation des débits, mais une autre action engagée peut poser problème à terme, celle de ne pas appliquer provisoirement les limitations de volumes d’échanges. Ceux-ci restent contractuels, mais les débits des clients ne seront effectivement diminués « qu’en cas de congestion du réseau », alors qu’ils l’étaient systématiquement jusqu’ici, à intervalles très réguliers, afin d’étaler la consommation du client sur le mois.

Tant qu’il y a peu de clients sur KA SAT (qui peut en accueillir 300 000 pour la France), le débit va donc couler à flot. Mais si cette offre marche, les clients vont voir la qualité diminuer. Or entretemps, ils auront pris des habitudes de consommation. Aujourd’hui, des fournisseurs d’accès à internet qui sont présents à la fois sur des technologies hertziennes terrestres et satellitaires constatent des écarts de consommation moyens qui sont de l’ordre de un à dix, car le fait de savoir que la consommation est limitée agit sur les utilisateurs. Déçus à terme, ils pourraient alors se retourner contre leurs fournisseurs d’accès à internet, voire les collectivités qui accompagneraient cette solution. Il vaudrait peut-être mieux éviter cette fuite en avant, surtout si au passage elle déstabilise d’autres solutions radio terrestres, qui, bien collectées, ne posent pas de tel problème structurel de limitation de volume.