Numérique / Territoires

France Telecom lance le "pré-déploiement du très haut débit" Décembre 2006

Après la phase pilote, des déploiements commerciaux sont lancés par FT , avec un million de prises en 2007-2008, principalement sur Paris et “plusieurs zones limitrophes”, mais aussi “dans une dizaine de villes dont Lille, Lyon, Marseille, Poitiers et Toulouse”. Il s'agit bien entendu de quelques quartiers de ces villes.

L'abonnement à 70 euros de la phase pilote est remis en question. D'abord il n'aurait séduit que 500 volontaires, au lieu du millier prévu. Ensuite il s'éloigne beaucoup trop de l'annonce de Free. Pour le démarrage de la commercialisation sur certains quartiers, fixé en mars 2007, il y aurait un tarif "de transition avec l'adsl" auquel s'ajouteraient les options qui sont aujourd'hui dans l'offre pilote (sauvegarde à distance, plusieurs canaux tv en simultanée...).

Les investissements restent prudents pour ne pas effrayer la bourse, avec 90 millions d'euros seulement en 2007, et 180 en 2008. Cela correspond à un ratio à la prise raccordable de 270 euros équivalent à celui de Free, qui correspond donc aux zones les plus denses. Si on n'est plus dans les sites pilotes, on n'est pas encore dans les 40 milliards nécessaires pour fibrer toute la France.

FT annonce une phase de déploiement à partir de 2009, après une phase de deux ans nécessaires à “une adaptation du secteur de l'équipement, des opérateurs et fournisseurs de services et de contenu”. FT mise sur une baisse des coûts d'équipements, mais aussi sur une modification de la chaîne de partage de la valeur avec le secteur audiovisuel. FT réclame un accès aux contenus, sans aller jusqu'à vouloir investir massivement dans ce secteur.

FT annonce qu'il partagera la partie de câblage interne aux immeubles ; dans ce cas de figure il y aurait un point de brassage en pied d'immeuble. Le déploiement de FT à l'extérieur est facilité par l'utilisation de ses fourreaux et le choix de la technologie G PON moins gourmande en génie civil. L'opérateur historique va utiliser au mieux les disponibilités existantes qui sont en sa possession, en sous-fourreautant ou en passant par les fourreaux vides.

Cette architecture n'est pas théoriquement incompatible avec celle de Free, qui se propose de tirer la fibre de bout en bout et de faire un brassage dans les Noeuds de Raccordement Optiques. Mais la contre-offensive de FT va compliquer la tâche de négociation pour entrer dans les immeubles : les gestionnaires devront se demander s'il faut deux réseaux ou un seul, et lequel.

Pour l'ouverture de son réseau, FT réclame qu'elle se fasse à des conditions "commerciales" et non régulées, c'est à dire sans encadrement tarifaire. Dans l'état actuel de la réglementation, et sur les déploiements annoncés, il serait difficile d'imposer cela à France Télécom. L'ouverture réelle, à des conditions économiques accessibles, nécessitera donc que FT ne soit pas seul à offrir de la fibre...

Reste donc l'interrogation sur la possiblité à un opérateur, ou à une collectivité qui voudrait établir un réseau mutualisé, d'accéder au génie civil de France Télécom. L'ARCEP y travaille.

>>> le communiqué de FT