Numérique / Territoires

France, leader du très haut débit ? Ca patine chez les opérateurs Novembre 2008

Le plan "France Numérique 2012" se donne comme objectif de "faire de la France l'un des leaders en matière de très haut débit". Moins de deux semaines après, les annonces de France Télécom et de Numericable ne viennent pas soutenir le Secrétaire d'Etat.

Côté France Télécom, le message est clair : si vous ne dérégulez pas, je n'investis pas. FT veut fixer les tarifs de la fibre à sa guise, et pouvoir offrir des services exclusifs sur ses réseaux. Bref, jouer sur les deux tableaux.

Ce discours est d'autant plus facile à tenir que la pression des challengers s'affaiblit en ce moment, et que FT se sent moins tenu de fibrer rapidement.

Free semble à la peine pour tenir plusieurs fronts à la fois : l'intégration d'Alice et le déploiement de la fibre, et est suspendu aux valses hésitations gouvernementales sur la 4e licence UMTS pour déterminer sa stratégie et ses alliances.

Pour Numericable, c'est une lourde inflexion qui a été annoncée par le nouveau PDG. La priorité n'est plus au passage rapide au très haut débit. La pause, annoncée jusqu'à l'été prochain, a de fait déjà commencée l'été dernier. Il faut avant tout consolider l'existant pour garder les abonnés actuels. Les choix sont drastiques car il faut surtout commencer à rembourser les emprunts ! Racheter une société en LBO, avec un endettement massif, comporte aussi des exigences... Au passage, Numericable se tourne à nouveau vers les collectivités pour trouver des financements et reconnaît ainsi l'existence de délégations de service public !

Côté SFR on n'a pas le sentiment que le turbo soit mis. Neuf avait emboité le pas sur Free avec un temps de retard, préférant se rentabiliser fortement sur l'adsl avant de lancer une nouvelle bataille.

Parallèlement le cadre pour les zones denses avance mais n'est pas encore complet, avec la régulation des fourreaux de FT et les accords de mutualisation qui faciliteront le passage dans les immeubles.

Ces a-coups peuvent faire prendre du retard mais il existe une économie du passage au très haut débit en zone très dense, sur la base de la pénétration déjà atteinte du haut débit, et de la simple conversion des abonnés à un nouveau réseau.