Fermeture des réseaux 2G et 3G : combien d'usage(r)s concernés ? Septembre 2025
En annonçant le lancement d'un suivi trimestriel du nombre de cartes SIM utilisées dans des terminaux compatibles uniquement en 2G et/ou 3G, l'Arcep se saisit, à moins d'une année des premières fermetures du réseau 2G, du sujet le plus préoccupant concernant le décommissionnement de ces réseaux. Car si la décision d'éteindre une technologie relève bien des opérateurs qui l'exploitent en fonction de différents critères (techniques, commerciaux, financiers, environnementaux...), en revanche il convient de s'assurer que l'intégralité des services concernés disposera bien de solutions de continuité, et d'en connaître les modalités d'accès.
Sur l'approche quantitative tout d'abord : l'Arcep estime à près de 6 millions le nombre de cartes SIM 2G et/ou 3G encore en circulation pour des usages voix/sms/internet ou "machine to machine", avec des tendances logiquement à la baisse (- 30% sur l'année écoulée pour les terminaux mobiles et -18% depuis fin 2024 pour les objets connectés). Cette comptabilisation fait déjà l'objet de querelles de chiffres, car elle ne tient pas compte des services d'appels d'urgence embarqués dans les véhicules. De plus, seules les cartes SIM commercialisées par les 4 opérateurs mobiles français sont décomptées, pas celles des MVNO ou d'opérateurs étrangers en itinérance, ce qui pourrait écarter près de 70% des objets effectivement connectés, selon les organisations professionnelles concernées (ascensoristes, opérateurs de services de télé-assistance, gestion de bâtiments...).
Difficile d'y voir clair parmi les arguments avancés par les parties prenantes, qui cherchent avant tout à dégager leurs responsabilités en cas d'interruptions d'accès aux services au moment de la fermeture effective des réseaux, sur l'air de "on vous l'avait pourtant bien dit..." Les usagers finaux ne souhaitent cependant pas jouer les juges de paix dans ces débats, au premier rang desquels les collectivités locales, directement concernées de par leur patrimoine immobilier ou des installations techniques (réseaux d'eau, d'assainissement,...) pilotés grâce à ces technologies. Sans compter le coût financier des interventions nécessaires pour assurer la migration voire le remplacement des équipements.
L'Avicca note également un réel manque de communication des opérateurs et de la filière puisqu'il apparait que certains appels d'offres même très récents (mai 2025 par exemple) de collectivités pour des solutions de maintien à domicile mentionnent des accès hertziens en 2G et 3G et, accessoirement, en solutions filaires sur le réseau cuivre téléphonique...
