Numérique / Territoires

Des acteurs inégaux devant les trois critères Octobre 2005

Un acteur comme FT peut bénéficier d'avantages pour obtenir des licences WiMAX du fait de sa position : pour la collecte, il peut s'appuyer sur son réseau filaire existant, il a la clientèle d'Orange pour le trafic des antennes relais éparses, 75% du marché des professionnels (cœur de cible du WiMAX en zones grises) et la clientèle de Wanadoo en zones blanches (47% des abonnés haut débit).

France Télécom peut donc chercher une bonne note en couvrant le territoire et en finançant une licence, ne serait ce que pour protéger son marché de la 3G, voire celui, embryonnaire, du WiFi. Evidemment, FT aura plus de mal à obtenir une bonne note sur le critère de l'ouverture de la concurrence, puisqu'il possède les principales boucles locales.

Neuf Cegetel peut jouer le même type de cartes, mais avec moins d'atout : une alliance avec SFR qui est loin d'Orange, 20% du marché professionnel, 15% du marché du haut débit, un réseau nettement moins étendu... Il lui faudra se positionner fortement sur le critère « concurrence » en prolongement de ses offres de gros aux autres opérateurs.

D'une manière générale, les trois opérateurs de téléphonie mobile, seuls ou en alliance, ont de forts intérêts défensifs à ne pas permettre l'arrivée d'un nouvel acteur sur l'internet et la voix sur IP nomade. Ils peuvent être tentés d'en payer le prix. De nouveaux entrants, comme Clearwire, pourraient jouer plutôt la carte des services nomades, avec peu d'engagements de couverture, un bon positionnement concurrence en tant que nouvel entrant sur des services innovants, et en spéculant sur la valeur de la licence.