Déploiements FttH en 2024 : entre 800 000 et 1,3 million de prises manquent à l'appel Mars 2025
Avertissement : la présente publication est "en donnée corrigée des variations saisonnières"
Les statistiques Arcep ont pour référence les fichiers IPE des opérateurs lorsque ceux-ci sont disponibles et fiables. Les fichiers IPE sont la meilleure référence qui soit, mais elle est renseignée parfois diversement selon les situations s'agissant des prévisions de construction de logements. Certains délégataires ont l'obligation contractuelle (obligation fixée par la collectivité délégante dans le contrat de DSP) d'y faire figurer les prévisions pour les 10 prochaines années, quand d'autres opérateurs n'y indiquent au mieux que les prévisions pour l'année en cours.
Mais que ce soit en zone publique ou privée, la conséquence est que parfois, la base IPE surestime plus ou moins fort le nombre de locaux à rendre raccordables. En réponse à une demande de l'Avicca, l'Arcep indique donc désormais dans l'opendata qu'elle publie une information suppplémentaire : les prévisions du nombre de nouveaux logements qui devraient être construits pour chaque commune.
Grâce à cette évolution bienvenue, l'Avicca peut enfin publier une avancée des déploiements plus fidèle à la réalité. Un problème toutefois : la base locaux diminuant de facto sur les territoires où la construction est la plus dynamique, le taux de complétude augmente fortement au T4 2024 et ce, alors que les déploiements FttH n'ont jamais été aussi faibles.
Des déploiements FttH à nouveau bien trop insuffisants
Dans leur observatoire 2024, InfraNum, La Banque des Territoires et l'Avicca avaient proposé deux scénarios tendanciels, tenant compte du ralentissement constaté les années précédentes. Pour le scénario le plus optimiste, il avait été comptabilisé un surcroît de locaux (environ + 500 000 locaux pour 2024) qui auraient dû être rendus raccordables par Orange dans le cadre de ses nouveaux engagements L33-13. Le plus pessimiste des scénarios s'est avéré in fine encore bien trop optimiste : 3,4 millions de nouveaux locaux raccordables étaient espérés, in fine, ce seront uniquement 2,6 millions !
Néanmoins, une belle progression de la complétude générale, principalement liée l'ajustement des bases locaux
La non-comptabilisation des prévisions de construction de nouveaux logements se fait ressentir surtout du côté de la zone privée, puisque ce ne sont pas moins de 36 nouvelles zones départementales d'initiative privées qui atteignent fin 2024 les 95% de raccordables. Parmis les plus belles progressions, on notera la Vendée (+7%), l'Orne et la Guyane (+6%), la Dordogne, les Deux-Sèvres, la Vienne et la Haute-Vienne (5%), le Jura, le Lot-et-Garonne et la Mayenne (+4%).
Côté zones RIP départementales, 7 nouveaux départements franchissent ce même seuil de 95% : la Charente, la Gironde, La Loire-Atlantique, la Nièvre, le Bas-Rhin, le Var et les Vosges. Les progression les plus notables sont la Dordogne et la Drôme (+ 10%), La Corse du Sud et la Guyane (+9%), l'Ardèche et le Morbihan (+8%), le Gers et la Vienne (+6%), la Haute-Corse, l'Isère, la Loire-Atlantique et la Martinique (+5%), le Finistère, la Gironde, le Jura, la Manche, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin (+4%).
La complétude au niveau communal reste cependant désespérément faible sur la ZTD (11%) et la zone AMII (29%). C'est donc bien en toute logique que les reports de fermeture commerciale du cuivre ont été massifs sur ces deux zones. Elle commence à être plus que correcte en zones AMEL et CPSD, passant en un an de 22% à 41%, mais reste encore et toujours loin derrière la zone RIP qui a désormais plus d'une commune sur deux désormais intégralement raccordable à la fibre : 53% contre 31% un an plus tôt.
En conséquence de quoi le prochain lot 5 de fermeture du cuivre devrait en toute logique mettre l'accent sur la fermeture des communes préférentiellement en zone RIP et, dans une moindre mesure, en zones AMEL et CPSD.