Câble et Haut Débit Novembre 2003
Le câble est d'abord une émulation locale : hier, il a accéléré le déploiement de l'ADSL, aujourd'hui, il stimule la concurrence sur les débits et les tarifs... Un exemple : fin 2002, le pays européen le plus câblé, la Belgique, a pratiquement le plus fort taux de pénétration du haut débit en Europe avec 8,4 abonnements pour 100 habitants, trois fois plus que la France (2,4). Et en Belgique, l'ADSL c'est, aujourd'hui, 3 Mbit/s pour 40 euros ! Mais d'autres retombées sont possibles, comme le prouvent une série d'initiatives locales.
Clichy/NC Numericable : offrir un service spécifique haut débit aux collectivités.
La Ville de Clichy possède de nombreux sites décentralisés et un parc de 500 ordinateurs. Elle a recherché à disposer d'une offre qui lui permettrait de relier les différents sites entre eux avec un débit suffisant et uniforme, en harmonisant les outils et les contrats. Elle voulait également pouvoir évoluer vers un VPN (réseau privé virtuel) sécurisé. Après appel d'offres, le choix s'est porté sur NC Numericable, qui offrait davantage de débit (10 Mbit/s descendant, et 2 Mbit/s remontant) pour un prix inférieur à ses concurrents.
Rhône/UPC : construire un partenariat pour l'accès internet des bâtiments publics.
Sur le département, le montage structurel intègre une préoccupation de service pour les bâtiments publics. Le Conseil général a financé environ 500 MF, soit un tiers de l'investissement du réseau d'UPC. Il couvre la quasi-totalité des communes à l'exception de l'agglomération centrale qui était déjà câblée. Le montage s'est fait en délégation de service public et le réseau revient à la collectivité en fin de contrat. En plus de cette couverture étendue, 1500 points publics bénéficient d'un accès gratuit à internet : mairies, bibliothèques, bâtiments municipaux, collèges, écoles, services déconcentrés du département etc. Les collèges sont raccordés à 2 Mbit/s symétriques, les écoles et mairies à 500 Kbit/s. Ces capacités augmenteront en même temps que la capacité globale du réseau.
Pau/Noos : articuler un projet de réseau métropolitain et le câble.
Le projet, Pau Broadband Country, concerne les entreprises, les institutions et les particuliers. Il est en cours de déploiement sur le terrain, suite à une procédure de délégation de service public. Projet pilote au niveau européen, il vise un service à très haut débit. L'accord avec le réseau câblé de Noos a visé à accélérer le déploiement en minimisant les coûts, à travers une participation financière pour pouvoir utiliser le génie civil du câble, dans le centre-ville.
Nancy /SEM Câble de l'Est : utiliser le câble comme capillaire d'un réseau métropolitain.
La réflexion de la collectivité est guidée par un souci d'aménagement du territoire et une analyse sur la place des réseaux, qui ne sont pas des biens marchands comme les autres. La communauté urbaine a créé le Réseau Métropolitain de Télécommunications, dont les opérateurs sont clients, et qui a également servi de backbone pour l'enseignement, la recherche et la santé. Par ailleurs, la périphérie de Nancy est câblée par la SEM Câble de l'Est. Le Grand Nancy a décidé une nouvelle étape en apportant le RMT à la SEM, afin de former un ensemble comprenant le réseau de collecte et le réseau câblé. Ce dernier permet une capillarité plus importante, en prolongement de l'infrastructure principale, en utilisant le génie civil ou la fibre ou le coaxial.
Alsace : utiliser le câble comme capillaire d'un réseau régional.
L'Alsace est une des régions les plus câblées de France. Le Conseil régional a lancé une délégation de service public pour un réseau régional de collecte, d'un montant estimé de 30 M Euros ; il utilise et complète les fibres optiques d'Electricité de Strasbourg et du Réseau de Transport de l'Electricité. Il dessert les centraux téléphoniques de France Télécom pour le dégroupage, les points de présence des opérateurs et toutes les têtes de réseau des réseaux câblés. La consultation est en cours et l'opérateur de câble régional (Altice, repreneur de Est Vidéocommunications) fait partie d'un des deux consortiums qui ont répondu. Pour les réseaux câblés, le réseau régional permettra de rapatrier leur trafic IP sur les réseaux transnationaux qui passent à Strasbourg.