Agir Août 2003
Il nous faut encore agir pour que la législation reconnaisse le droit de nos collectivités françaises à œuvrer pour l'aménagement numérique de leur territoire, comme leurs consœurs européennes. Désavouant le gouvernement, le Sénat a en effet voté un véritable retour en arrière sur l'exploitation par les collectivités des infrastructures et réseaux de télécoms.
J'ai confiance dans l'issue de cette bataille que nous menons, parce que la pression des faits, la demande du terrain envers les élus locaux est considérable ; elle se traduira dans notre législation.
Il ne s'agit pas d'opposer le public et le privé. Les opérateurs privés ont pour eux l'expérience, les économies d'échelle, une force de frappe financière globale, une gamme de services, une base de clientèle existante... Les collectivités ont un ancrage local permanent, une vision à long terme, une capacité de fédération des acteurs, une articulation avec l'aménagement global du territoire. Il peut y avoir des zones de friction, mais c'est bien la conjugaison de ces deux forces, avec leurs atouts respectifs, qui peut créer une dynamique partout. Sinon, c'est un oligopole, à deux ou à trois, qui se mettra en place sur les zones les plus denses, et un régime de subvention pour un régime minimum ailleurs.
Notre action sur le terrain politique et législatif n'est que la partie visible d'un travail en profondeur. Sur nos territoires, nous commençons à connaître finement les réseaux existants, les projets d'extension, et leurs limites. Le dialogue avec le secteur privé nous permet d'identifier les goulets d'étranglement, les risques de blocages, et d'agir là où cela est nécessaire, en termes de gestion du sous-sol, de création de réseaux, de services.
Dès 2004, avec les nouvelles lois, nous aurons des capacités d'action élargies. Pour le haut débit, nous passons du temps des pionniers à celui d'une prise en compte, à tous les échelons des collectivités, et sans a priori technologique, de la nécessité d'agir globalement.
Le temps de l'action, ce sera le fil rouge des débats cette année à MultiMédiaville, sur ce thème comme sur d'autres.