Numérique / Territoires

Zone AMII : engagez-vous qu'ils disaient ! Septembre 2021

Comment ne pas se répéter quand l'histoire bégaie à chaque nouvelle publication des chiffres de déploiements FttH par l'Arcep ?

En 2018, les opérateurs ont pris librement des engagements L.33-13 devant l'Etat. Le Premier ministre a reçu et validé ces engagements. L'Arcep s'est engagé à les faire respecter. Ces engagements ne sont toujours pas respectés et pourtant, rien ne se passe, comme pour les précédentes "intentions"...

Les chiffres du T2 2021 confirment l'arrêt progressif de l'outil de production de prises FttH en zone AMII par Orange et SFR. Déjà divisé par deux au premier trimestre, le rythme de construction de nouvelles prises baisse encore de 20%, retrouvant son niveau du T3 2018. Cette chute est d'autant plus critique que les 474 000 prises rendues raccordables au second trimestre sont à rapprocher des 370 000 nouveaux locaux à rendre raccordables.

Comme pour la ZTD, l'actualisation continue des bases de logements par l'Arcep confirme que la complétude des rares communes raccordables à plus de 95% était largement surévaluée, d'où une forte correction à la baisse. A titre d'illustration du niveau de "corrections" enfin opéré par le régulateur, on notera Chessy (Seine-et-Marne) qui passe ainsi de 172% (!) de raccordables à 82%, Villenave-d'Ornon (Gironde) de 131% à 80%, Dardilly (Rhône) de 121% à 80% également, ou encore Sarrola-Carcopino (Corse) qui chute de 137% à 68% !

Mais ne nous y trompons pas. Si les corrections opérées ont eu le mérite de faire disparaître les communes raccordables à plus de 100% (!), les incohérences subsistent. S'il prenait un jour l'envie folle à l'Etat et/ou à l'Arcep de faire  respecter les engagements L.33-13 des opérateurs, encore faudrait-il que ce soit sur des bases statistiques solides. Il serait nécessaire d'avoir enfin un référentiel de locaux fiables, des IPE nettoyés des prises "gelées", des locaux retirés de la commercialisation après plusieurs échecs de raccordement (qui restent pourtant identifiés comme logements raccordables). Il faudrait aussi résoudre le cas des locaux raccordables à la demande toujours non raccordables (à date) et d'autres variants utilisés çà et là pour gonfler artificiellement les statistiques.

Quand nous vous disions que l'Histoire des télécoms n'était qu'un éternel recommencement !