Numérique / Territoires

Et après le grand plan numérique pour l’éducation il y aura … Janvier 2016

Pour Mathieu JEANDRON, directeur du numérique éducatif au Ministère, les élèves doivent pour des raisons d'efficacité pédagogique être équipés individuellement. La question financière de cet équipement sera rapidement dépassée puisque d'ici la fin du grand plan, le BYOD sera la norme, y compris dans les collèges. Les ENT vont devoir évoluer pour être accessibles dans l'espace et dans le temps, ils devront interagir avec les services marchands quotidiennement utilisés par les élèves, tout cela sans couture et dans un environnement sécurisé et de confiance. Dans une dizaine d'années, l'éducation nationale devra avoir opéré sa mue, elle ne ressemblera plus à celle d'aujourd'hui, elle sera donc enfin entrée dans l'ère du numérique. La liste des défis est longue. 

 

Discours de Mathieu JEANDRON, Directeur DNE (direction du numérique pour l’éducation) - Ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le 23 novembre 2015 au colloque de l'AVICCA.

Merci de m’accueillir au sein de votre association pour vous parler de ce que nous faisons au Ministère de l’Éducation nationale en matière de numérique pour l’éducation. Tout d’abord, un petit mot d’introduction pour vous dire combien ce que vous faites au sein des collectivités est essentiel et l’importance que nous y attachons. 

Un rapport relativement récent de l’OCDE nous explique que le numérique n’a aucune efficacité sur les résultats scolaires ! Cela doit nous questionner collectivement sur les enjeux des développements du numérique pour l’éducation. En effet, quand vous faites des investissements massifs dans le numérique et dans les infrastructures, il faut que cela contribue en particulier à améliorer nos résultats globaux en matière d’apprentissages et d’éducation. 

Evidemment, la lecture médiatique rapide du rapport de l’OCDE est un peu trompeuse. En le regardant un peu plus en détail, ce rapport indique qu’il n’y a pas forcément de corrélation immédiate entre le niveau d’équipement numérique d’un établissement (école, collège, lycée) et les résultats des élèves, et qu’il n’y a corrélation que quand il y a changement dans la pédagogie, et dans les usages numériques.

C’est un élément important car tous, nous sommes persuadés que ce que nous faisons a beaucoup de sens du simple fait que le numérique progresse quotidiennement dans nos vies. Or, force est de constater que le modèle éducatif et pédagogique s’est plaqué sur le modèle d’enseignement traditionnel, et en dehors d’un certain nombre d’enseignants pionniers qui ont eu envie de se saisir de ce qui a été mis en place dans les établissements en termes d’infrastructures et d’outils, cela n’a pas forcément changé radicalement la façon d’enseigner de façon magistrale et d’interagir avec les enfants, la façon de travailler, cela n’a pas modifié la relation pédagogique, ou les temps de classe et d’apprentissage… Au final, c’est là la véritable raison qui fait que les résultats sont encore en partie à venir aujourd’hui n’est pas dans l’équipement ou le développement des infrastructures.

Quand on regarde rapidement les développements au niveau international on s’aperçoit de l’urgence à agir. En réalité, les échanges avec nos collègues des autres pays, montrent qu’il y a partout une prise de conscience radicale et forte, et qu’on constate que les centres de décision touchant le domaine de l’éducation se modifient progressivement. 

Je prends deux exemples :

École 42 : 
Que s’est-il passé ? Un entrepreneur, faute de trouver les professionnels dont il avait besoin, a mis quelques dizaines de millions d’euros dans la création d’une école qui reste gratuite pour les étudiants. Il ne s’agit pas du modèle de l’école privée hyper élitiste, socialement connotée, mais d’un investissement par le secteur privé dans une école gratuite, qui est à la limite moins chère en termes d’études supérieures que n’importe quelle école même publique, pour former les gens dont lui (et ses collègues) ont besoin pour contribuer à l’économie numérique et à l’économie de demain. 

Ce que font de grands acteurs américains comme Google et Microsoft: 
Ces GAFA investissent non pas quelques millions ou quelques dizaines de millions, mais des milliards d’euros dans le domaine éducatif pour déployer des solutions qui distribuent le modèle d’éducation - certes anglo-saxon, mais en tout cas occidental -, dans de nombreux pays, y compris des pays en voie de développement. Il s’agit pour eux de développer très rapidement l’éducation et d’accélérer l’accès à l’éducation de la plupart de la population mondiale.

Il y a d’autres faits du même ordre. On peut observer les importances relatives du salon « Bett Show » en Angleterre et du salon « Educatec Educatice » (qui devait se tenir la semaine dernière en France mais qui a été reporté au mois de mars du fait des événements). Ce sont deux évènements portant sur les mêmes thèmes mais la différence entre les deux, est une taille de 20 ou 30 fois supérieure du « Bett » avec 20 ou 30 fois plus d’exposants, et surtout une dynamique très importante dans la filière industrielle du numérique pour l’éducation. 

 

Le Président de la République, prenant en compte tous ces aspects, a annoncé le 7 mai dernier la volonté très forte d’investir au niveau de l’État et de mettre en place un plan numérique pour l’école.

Ce plan numérique, en quelques mots, revêt 5 chantiers principaux. 

  1. Le chantier le plus visible est celui de l’équipement individuel des élèves du collège au-delà de l’accès à l’informatique à l’occasion de travaux spécifiques au cours de la scolarité. Il s’agit de basculer dans le monde numérique en faisant en sorte que les élèves soient équipés de façon individuelle. Il faut dans le même temps des enseignants qui soient formés, prêts à jouer le jeu de la transformation de l’acte pédagogique ; il faut aussi des ressources numériques facilement accessibles mises à leur disposition couvrant l’ensemble des programmes. C’est le sens du plan qui a été annoncé par le Président de la République avec une aide spécifique : la prise en charge d’un euro pour un euro mis par les collectivités dans l’équipement des élèves. L’appel à projets qui a été passé en mars pour les collèges préfigurateurs va être renouvelé pour la prochaine rentrée 2016.

    Je précise que le renouvellement interviendra beaucoup plus tôt puisque l’appel à projets sera publié cette semaine, de façon à pouvoir choisir des projets à partir de janvier 2016 et de les construire effectivement avec vous - académies, collectivités…- de sélectionner les établissements et former les enseignants. Il s’agit de réunir les meilleures conditions pour démarrer de façon massive et dans la qualité dès la rentrée 2016.

    Nous avons choisi de faire le focus sur le collège et nous remontons progressivement les parcours. Dans les lycées, l’équipement des élèves pose probablement un peu moins de questions car on constate qu’il est plus systématique et nécessaire pour pouvoir suivre une scolarité. Nous abordons l’équipement au collège comme levier du changement des pratiques et des ressources et tablant ainsi que d’ici quelques années vraisemblablement la question de l’équipement des collégiens aura sensiblement évolué. Par conséquent, le plan du Président est un plan à durée courte de trois ans, parce que l’on considère qu’au-delà l’équipement individuel personnel sera légion et que nous aurons basculé dans un mode « Bring your own device », où il faudra savoir accueillir l’équipement des élèves dès le collège, sachant que cela a vocation à devenir la règle dès maintenant au niveau du lycée. Il faut donc préparer en parallèle cette évolution.

  2. S’agissant de la transformation de la pédagogie des enseignants qui va de pair, l’État investit massivement cette année et dans les prochaines années dans la formation des enseignants, pour leur donner un certain nombre des clés d’un usage performant du numérique pour l’éducation et les rendre autonomes. 

    Nous mettons ainsi en place avec un certain nombre de territoires des lieux que l’on appelle des incubateurs, où l’on va pouvoir montrer, démontrer des méthodes en lien direct avec les enseignants, regarder et constater ce qui est possible en matière de transformation de la pédagogie. Qu’est-ce qui va rendre les choses plus efficaces par exemple ? Cela va de l’automatisation de tâches ingrates réalisées par l’enseignant à la possibilité d’individualiser beaucoup plus l’enseignement et à la facilité d’enseignements interdisciplinaires. Par exemple, après avoir basculé des cours en mode classe inversée, un système qui a démontré l’efficacité de ses apports pédagogiques : les élèves reçoivent le cours magistral à la maison, au travers de vidéos puis une fois en cours, travaillent les exercices et la compréhension fine et profonde de ce qu’ils ont appris. Cela ne peut fonctionner qu’à la condition que les élèves aient l’équipement, qu’ils aient pu le ramener à la maison, qu’ils aient accès de façon très libre à ce qui est mis en ligne par l’enseignant, à la condition que l’enseignant ait pu mettre cela en place, qu’il ait pu bénéficier de ressources numériques mises à dispositions pour construire son cours, etc... 

    Il y a donc en conclusion beaucoup de conditions à réunir de façon systémique et c’est à cela que nous travaillons. 

  3. Les ressources éléments de transformation de la pédagogie. Nous avons publié un appel d’offres pour faire construire par les acteurs du numérique, par les éditeurs de manuels scolaires etc..., des ressources qui couvrent l’ensemble des programmes du CM1 à la 3ème. Je rappelle que la réforme du collège démarre à la rentrée 2016 pour la 5ème. . Les éditeurs nous ont dit qu’ils n’auront pas le temps de faire des manuels papiers pour un certain nombre de matières. Il y aura donc des éléments qui ne passeront qu’en numérique. En conséquence, nous avons besoin, et les éditeurs de manuels aussi, d’une coordination des calendriers puisqu’ils n’ont pas la capacité d’investir parallèlement dans deux chaînes de production de contenu. À un moment, ils devront cependant basculer au profit du numérique. Les manuels papiers vont progressivement diminuer en nombre et peut-être à moyen terme se transformer en profondeur en devenant davantage des manuels de structure de cours avec de moins en moins de ressources, l’essentiel des ressources basculant alors dans le domaine numérique. 
    J’ai évoqué l’équipement, la formation des enseignants et la transformation de la pédagogie d’une manière générale, et enfin les ressources. 


     
  4. Nous avons un quatrième chantier qui est l’introduction de nouveaux enseignements et l’évolution même de la chose enseignée. Évidemment les événements tragiques que nous vivons nous incitent à travailler de plus en plus sur l’éducation aux médias et à l’information. C’est un point absolument crucial pour l’égalité des chances des élèves et pour vivre dans une société numérique. La fracture numérique sera de moins en moins liée à l’équipement individuel car lorsqu’on observe les équipements qui existent (en dehors des cas de grande pauvreté) la fracture est beaucoup plus liée désormais aux usages et à la capacité des élèves de se débrouiller dans un monde qui fourmille d’informations plus ou moins justes. Les sujets de compréhension, d’éducation civique liée au numérique et de lutte contre le « conspirationnisme » feront partie intégrante de tout ce qui est lié notamment aux EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) mis en place ou renforcés avec la réforme du collège. Nous pourrons aussi travailler autour de l’apprentissage de l’informatique pour préparer aux emplois de demain. N’oublions pas que le département d’État du travail aux États-Unis estime dans une étude très sérieuse et documentée qu’aux alentours de 2050, 50% de nos emplois actuels auront été supprimés par l’automatisation, la robotique, etc… Nous allons assister à une transformation très profonde de la structure de l’emploi. Ceux qui travailleront en 2050 sont les enfants qui arrivent dans nos écoles, il faut donc vraiment les préparer de plus en plus à vivre dans des mondes qui seront très différents. Par exemple, dans 20 ou 30 ans, peut-être qu’avant de nous ausculter un médecin regardera nos logs pour voir ce que nous avons pu faire ou vécu, et analysera nos journaux numériques. Bref, beaucoup de choses vont se transformer assez profondément (les transports, la ville intelligente…) et nous avons intérêt à préparer les élèves à ces évolutions. En conséquence, nous travaillons aussi à tous ces nouveaux enseignements.
     
  5. Le cinquième chantier, pas des moindres, recouvre certains éléments évoqués au cours des précédentes interventions, à savoir l’environnement numérique de confiance dans lequel tout cela doit fonctionner. Imaginons un collège dans lequel 500 collégiens seraient tous connectés en même temps sur une tablette : même avec 20 Mbit/s, ça sera juste, et trois bornes WiFi ne suffiront pas. Nous devons donc aller plus loin en continuant à travailler sur les infrastructures et sur les couches un peu supérieures, le cloud. La maintenance n’est pas toujours facile quand les serveurs sont éparpillés. Il faut réfléchir à permettre une centralisation ou une mutualisation au niveau des collectivités, pour faire en sorte que les choix qui sont faits au niveau des ministères puissent aller sur les clouds qui sont montés ici et là.

    Nous allons également réfléchir à l’évolution des ENT pour voir comment y intégrer de façon beaucoup plus massive l’accès mobile, pour regarder comment on interagit avec des services tiers tels ceux de Microsoft ou de Google. Enfin, nous devons regarder ce qui doit être fait en matière de gestion de l’identité numérique de l’élève, car il ne faudrait pas qu’il perde sa production numérique (l’essentiel de sa production scolaire d’ici quelques années) lors de ses changements d’établissement tout au long de son parcours. Notamment quand il passera du collège au lycée, comment récupèrera-t-il les données stockées au niveau de l’ENT du collège ? Voilà, de drôles de questions qui vont se poser à partir du moment où l’on basculera d’un usage marginal à un usage général du numérique dans l’éducation et il y a de nombreux sujets à traiter dans le travail autour de cet environnement numérique de confiance.

     

Il faudra aussi regarder comment remettre l’usager au centre des préoccupations dans l’ensemble des sujets, et pour cela nous devons travailler avec les collectivités sur le lien entre le scolaire et le périscolaire, je pense notamment au premier degré, avec les échanges autour de BE1D (Base élèves 1er degré), etc... Et il va falloir que l’on travaille sur les questions d’assistance. Il y a une répartition des rôles entre les académies, les collectivités, avec en général des prestataires. Il est important que l’on respecte les principes posés par la loi, mais il faut absolument arriver à faire en sorte que partout la mise en œuvre soit la plus simple possible pour l’usager (usage, réseau, infrastructure, application). Une des initiatives qui a été évoquée est intéressante, avec un point d’entrée unique qui répartit ensuite vers la bonne source de diagnostic. C’est le genre de chose qu’il faut travailler un peu partout sans forcément avoir un modèle unique au niveau national. 

Voilà les sujets sur lesquels nous travaillons, avec la perspective immédiate de la publication de l’appel à projets pour la rentrée 2016 et pour marquer la contribution forte de l’État sur cette transformation numérique de l’école. Merci. 

 

  • Question de Christophe RAMBLIÈRE, CR Poitou-Charentes

Cela fait dix ans que je travaille sur ce sujet, au sein de communautés de communes au niveau du primaire, et au niveau des lycées en tant que conseiller régional depuis 5 ans. Je suis complètement en phase avec les orientations du ministère que vous venez de présenter, à la fois sur le BYOD et l’importance de travailler sur des équipements personnels, mais aujourd’hui il reste encore une question, c’est de savoir comment on passe des expérimentations qui sont menées un peu partout dans les écoles, les collèges, les lycées, qui fonctionnent et donnent des résultats, à la massification du développement de l’e-éducation ? Mon interrogation principale porte sur les contenus numériques. Vous en avez parlé un peu avec les appels que vous avez lancés auprès des éditeurs, mais je n’ai pas ressenti de réponse de la part des éditeurs, et je n’ai pas le sentiment qu’ils aient envie de changer de modèle économique demain. Je m’interroge donc sur la manière dont on peut faire évoluer les choses rapidement, notamment dans les lycées où l’on ne passera à une massification que si l’on a des ouvrages numériques, interactifs, multimédias qui permettent aux enseignants de changer de mode de fonctionnement. Je pense aussi au primaire, où l’on s’est rendu compte que les tablettes, c’était bien joli, mais que derrière on manquait peut-être un peu de ressources.

 

  • Mathieu JEANDRON

L’aspect des ressources numériques est un sujet que l’on traite un peu dans l’urgence car il y a une corrélation intéressante entre la réforme du collège et notre souhait de basculer vers le numérique. Du coup, nous avons eu l’opportunité de faire une commande massive vers les éditeurs - ou les fournisseurs, puisque nous verrons ce qu’il en sortira et je pense qu’il y aura de nouveaux acteurs. Nous aurons probablement un mix entre des nouveaux acteurs, des gens qui viennent vraiment du monde du numérique, et des éditeurs. D’ailleurs, les deux types d’acteurs travaillent avec les mêmes personnes, c’est-à-dire qu’en général ils font appel à des enseignants pour construire les contenus selon le même modèle, mais les nouveaux acteurs ont des « usines de production » complètement numériques, avec des modèles économiques assez différents.

D’ici quelques mois nous aurons des ressources numériques qui couvriront du CM1 jusqu’à la 3ème avec - je l’espère ! - du multimédia de qualité et pas que du pdf amélioré, et normalement c’est le cas car cela fait partie des critères de choix. Mais cela ne suffit pas, il va falloir travailler ensuite sur le lycée. 

Sur les ressources, il y a aussi d’autres éléments sur lesquels nous travaillons de façon importante. Par exemple Eduthèque, qui est un dispositif mettant à disposition de tous les enseignants des ressources numériques qui ont été élaborées par nos grands laboratoires scientifiques (CNRS, BNF, INA, France Télévision, Arte, etc...). Ces contenus pédagogiques ne sont pas encore organisés pour couvrir entièrement le programme mais ils permettent déjà de faire beaucoup de choses absolument passionnantes. Nous avons aussi des dispositifs d’interaction entre enseignants : nous avons mis en place un réseau social professionnel entre enseignants, qui s’appelle Viaeduc qui permet aux enseignants de partager tout ce qu’ils produisent pour faire en sorte que, même s’il manque des contenus, ils puissent en disposer, un peu dans le modèle de l’open source et de l’open content. Nous avons également les EDU’bases et beaucoup d’autres choses sur lesquelles nous essayons de capitaliser. 

Nous mettons en place une cartographie nationale de tous les usages numériques qui se sont développés à usage des enseignants, pour qu’ils puissent échanger leurs bonnes idées et en donner une visibilité grand public, afin de montrer combien de nombreuses choses sont faites et à quel point le phénomène se massifie.

Après, il y a une question de déclic, et nous essayons d’y travailler. Qu’est-ce qui va faire qu’à un moment, un enseignant qui a une méthode pédagogique éprouvée depuis un certain nombre d’années d’enseignement, va se dire qu’il va en changer ? Comment faire en sorte qu’il décide de prendre ce risque alors que sa méthode lui permet de gérer sa classe correctement, ainsi que la discipline, et que ses résultats sont assez corrects ? Qu’est-ce qui fera que, pourtant, il changera et ira expérimenter autre chose ? Nous essayons de travailler sur ce déclic, cette compréhension du moment où il se jettera à l’eau. Pour cela, il faut que l’enseignant se sente vraiment sécurisé, motivé et reconnu : sécurisé parce que le matériel ou l’infrastructure sera fiable, mais aussi parce que l’environnement le poussera (l’inspecteur, le chef d’établissement) et que tout ce qu’il voudra faire en ce sens sera favorisé. Bref nous travaillons aussi sur ces facteurs d’appropriation et de déclenchement, pour massifier.